1.
| Dans la Mythologie
Comment parler d’entités titanesques et légendaires sans évoquer un peu de mythologie ? Premiers récits de fantasy, certains contes et légendes sont riches d’enseignements mais aussi sources de terreur pour les Hommes. Voici quelques-uns de ces êtres qui, à eux seuls, ont fait trembler spectateurs et marins écoutant bardes et scaldes…
Fenrir, le Fléau des Dieux
Crédit : Milek Jakubiec
Où le trouver : Yggdrasil, l’Arbre-Monde
Dans quels récits : L’Edda poétique et dans le chant des scaldes
Né de l’union de la déesse Angrboda (déesse du Malheur) et du dieu Loki (dieu de la Malice), ce loup géant est l’une des créatures les plus craintes de la mythologie nordique. Il est si colossal que quand il ouvre sa gueule, sa mâchoire inférieure touche la Terre, tandis que celle supérieure effleure les cieux.
Dès sa naissance, les dieux reconnurent très vite le danger qu’il pourrait représenter dans le futur. Selon la prophétie nordique, lorsque Ragnarök surviendra, sur le commandement de Loki, il dévorera Odin. Les dieux cherchèrent donc à l’enchaîner pour prévenir la mort du roi d’Asgard, mais rien n’y fit. A chaque tentative, le loup géant se libéra et gagna en puissance. Ils se tournèrent alors vers les elfes noirs qui confectionnèrent un ruban magique indestructible. Mais, Fenrir, méfiant, accepta de porter le ruban seulement si l’un des dieux acceptait de placer son bras dans sa gueule. Seul Tyr, dieu de la Guerre, accepta. Le ruban fut placé et Tyr perdit sa main mais Ragnarök fut retardé… Mais le Crépuscule des Dieux ne saurait être freiné bien longtemps et Odin devra périr sous les crocs du fils de Loki !
Surt, le feu destructeur
Crédit : Xiaodi Jin
Où le trouver : Muspellheim, terre de lumière et des géants de feu
Dans quels récits : L’Edda poétique et dans le chant des scaldes
Géant du feu dévastateur, il est celui qui déclenchera Ragnarök. Il vit dans le Muspellheim, région chaude et lumineuse et terre natale des géants de feu. Il est le gardien de ce monde et le protecteur de tous les géants de feu. Et c’est avec ces mêmes géants qu’il libérera Fenrir et marchera avec les légions de Hell (l’enfer froid des Nordiques) pour abattre Asgard et les dieux des Hommes.
Les guerriers ayant rejoint le Valhalla combattront vaillamment ces hordes mais l’un après l’autre, ils seront vaincus... Puis viendra le tour des dieux. Quand Odin sera dévoré par Fenrir et que Thor mourra du venin du Grand Serpent de Midgard Jörmungand, Surt déclenchera un incendie si puissant qu’il embrasera la terre entière.
Charybde & Scylla, la mort à deux faces
Où les trouver : Détroit de Messine, Italie
Dans quel récit : L’Odyssée d’Homère
Charybde et Scylla, dans la mythologie grecque, sont deux monstres marins habitant de part et d’autre du détroit de Messine, entre l’Italie et la Sicile. Charybde, du côté sicilien, aspire dans d’énormes tourbillons les eaux du détroit et les bateaux qui y naviguent, puis les recrache. Tandis que Scylla, sur la rive italienne, est une créature monstrueuse dotée de douze pattes et de six têtes de chiens portées chacune par un cou démesuré et terminées par une gueule pourvue de trois rangées de dents. Son appétit est insatiable : elle dévore toute créature, animale ou humaine, qui passerait à sa portée.
Charybde est la fille de la Terre (Gaïa) et du dieu de la Mer (Poséidon). Très belle mais à la faim insatiable, elle tenta de voler les bœufs d’Heraclès ! Mais, rapidement, Zeus trouva la jeune voleuse et la foudroya, puis, la transforma en un gouffre affreux sur le domaine de son père, la Mer. Depuis, devenue une créature hideuse, elle se nourrit de tout ce qui a le malheur de passer près de sa bouche immense.
Scylla, elle, a une histoire plus tragique. A l’origine, elle est une nymphe magnifique, fille de Phorcys (dieu primordial de l’eau) et d’Hécate (déesse de la Lune), dont le dieu Glaucos tombe follement amoureux. Cependant, la jeune nymphe le repoussa. Désespéré, Glaucos demanda alors à la sorcière Circé de lui préparer un filtre d’amour. Mais la sorcière, elle, aimait le dieu et, au lieu de préparer la potion, concocta un breuvage qui transforma Scylla en une créature hideuse et à la faim insatiable. Horrifiée par sa laideur, le jeune monstre décida de se réfugier dans une grotte sur la côte italienne, où elle dévore, depuis, tout ce qui passe près de son repaire.
Nul ne peut échapper aux deux monstres marins. Ulysse, pourtant génie et fin roublard, parvint à éviter le tourbillon de Charybde, mais pour mieux se retrouver à la merci de Scylla. La seule solution pour sauver son équipage et poursuivre sa route, fut de sacrifier six de ses marins pour autant de têtes du monstre, et ainsi l’occuper assez longtemps pour s’enfuir…
Hai Ho Shang, les Terreurs des Mers du Sud
Crédit : JBurnik
Où les trouver : Chine, Mer du Sud
Dans quels récits : Chants de marins et légendes de dockers
L’Hai Ho Shang ou « Poisson-moine bouddhiste » est un monstre marin qui terrorise les marins chinois de la Mer du Sud. A l’image du kraken scandinave, il arraisonne les vaisseaux chinois et noie leur équipage. Cruel, il s’attaque également aux petites proies comme les jonques en faisant chavirer le navire. Pour se sauver de l’une de ses attaques, chaque équipage se dote d’un marin capable d’effectuer une danse rituelle pouvant le repousser : le membre d’équipage agite un bâton orné de rubans rouges et danse au rythme d’un gong, tandis que l’équipage brûle des plumes, odeur que déteste la créature légendaire.
On raconte que quand l’un d’eux est pris dans le filet d’un pêcheur, les bébés bonzes présents sur son corps tombent à genoux devant le pêcheur, terrifié et fasciné, afin de demander grâce. Cependant, leur supplique reste depuis la nuit des temps vaine car relâcher un poisson-moine serait mettre en danger le reste des navigateurs de la Mer du Sud et laisserait proliférer une génération de plus de ces créatures cruelles. Tous sont convaincus que cette espèce est éteinte du fait de son extermination par l’Homme mais la mer révèle difficilement ses secrets…
2.
| Dans la Fantasy & le Fantastique
La Fantasy et les récits fantastiques regorgent d'entités toutes plus puissantes ou terrifiantes que les autres. En voici quelques-unes :
Morgoth, le Noir Ennemi
Où le trouver : Le Vide Eternel
Dans quel récit : Le Silmarillion de J.R. R. Tolkien chez Pocket
Autrefois prénommé Melkor, il était le fils d’Ilùvatar, le dieu créateur de la Terre du Milieu. Il appartenait à la famille des Ainur, tous enfants d’Ilùvatar, et il chantait avec eux dans la grande partition initiée par Ilùvatar afin de créer l’univers. Mais refusant de suivre les thèmes donnés, il voulut imposer les siens propres et sèma la discorde dans la pureté originelle du chant. Il fut l’incarnation du Chaos avant même que la vie ne se fasse sur Arda - la terre où se déroule les histoires de la Terre du Milieu.
Puis, quand Arda émergea de la Grande Musique, il chercha à en prendre possession et il fut à l’origine d’une longue série de conflits à l’encontre des autres Ainur et de leurs enfants (elfes, nains…). Il fut plusieurs fois repoussé par la force conjuguée de ses frères et sœurs, mais il revint sans cesse, plus fort et plus aigri. Parmi ses servants, on compte les Balrog (que l’on voit dans le film La Communauté de l’Anneau), les vampires… mais aussi Sauron, alors simple lieutenant de celui qui fut bientôt surnommé Morgoth, « Noir ennemi du monde ».
Son surnom, il le doit au vol des Silmarils, ces 3 joyaux merveilleux créés par un puissant roi elfe de la plus haute des lignées. La guerre que menèrent les elfes pendant le Premier Âge de la Terre du Milieu pour les récupérer forcèrent, après maintes exactions de la part de Morgoth, les Ainurs à rejoindre le conflit. Suite à des combats d'une ampleur démentielle, le sol de la Terre du Milieu en fut à jamais changé.
C’est pendant ce premier grand conflit, que Morgoth captura un grand nombre d’elfes pour les corrompre et ainsi créer la race des Orques, afin qu’il le serve dans les combats à venir. Il est également le père des Dragons, dont Smaug n’est qu’un des plus petits spécimens. Glaurung, père des dragons (mais paradoxalement sans aile), est immortalisé dans Les Enfants de Hùrin, où il montre toute sa cruauté en poussant un des plus grands guerriers des Hommes à trahir ses amis en l’ensorcelant, le poussant à suivre des chimères tandis que ses hommes se font massacrer.
On pourrait dire bien des choses sur Morgoth et tous les crimes qu’il commit envers les enfants d’Ilùvatar mais son ultime défaite le vit à jamais disparaître au-delà des remparts du monde, dans le Vide Eternel, d’où il ne pourra plus faire de mal à personne. Cependant, sa marque est restée fermement enracinée dans la Terre du Milieu : Sauron n’essaye que de remplir la tâche que Morgoth s’était confié en son temps.
Ungoliant, Mère des Araignées
Crédit : Kari Christensen
Où la trouver : Ered Gorgoroth
Dans quel récit : Le Silmarillion de J.R. R. Tolkien chez Pocket
Araignée primordiale, aussi appelée « La Nuit Primordiale », Ungoliant est la mère d’Arachne (ou Shelob) et de toutes ses sœurs. Gigantesque araignée, elle est d’une faim insatiable, ce qui la poussa à dévorer les Deux Arbres, avec l’aide de Morgoth. Ces arbres, l’un blanc, l’autre doré, étaient l’unique source de lumière sur Arda avant l’avènement du soleil. Leur mort plongea le monde dans les Ténèbres et poussa les frères et sœurs de Morgoth à fuir. C’est dans le désarroi le plus total que Morgoth en profita pour dérober les Silmarils mais alors advint la « Querelle des Voleurs » : Morgoth refusa de céder les Silmarils à Ungoliant, poussant l’araignée primordiale à attaquer le Seigneur des Ténèbres, qui arriva à la faire fuir en appelant ses Balrogs à lui.
En fuite, elle s’enferma dans les grottes d’Ered Gorgoroth, où elle s’accoupla à d’autres araignées, pour ensuite les dévorer. Les survivants et leur descendance hantent encore les ténèbres de la Terre du Milieu. Quant au destin d’Ungoliant, nul ne sait ce qu’il advint de la « Nuit Primordiale ». Tolkien écrivit à ce sujet : « Certains disent que c’est là qu’elle termina ses jours il y a bien longtemps, quand sa faim inextinguible la poussa à se dévorer elle-même ».
Le Ténébreux, le Père des Mensonges
Où le trouver : Shayol Gul
Dans quel récit : La Roue du Temps de Robert Jordan chez Bragelonne
Le Ténébreux, Shai’Tan ou encore le Père des Mensonges, fut enfermé par le Créateur dans le Shayol Ghul au moment de la Création. Ce fait est une constante dans la trame tissée par la Roue du Temps et se vérifie à chaque Âge. Il est l’incarnation du chaos et le destructeur de la raison : Shai’Tan se rapproche ainsi de Seth ou de Satan.
Dans le Troisième Âge, ère où se déroule l’action de la saga de la Roue du Temps, il est toujours enfermé mais il cherche à briser ses entraves. Un autre obstacle à sa domination du monde serait la Réincarnation du Dragon, ce héros de légende, qui, à chaque Âge arrive à le vaincre et à l’enfermer dans le Shayol Ghul. Durant le Troisième Âge, il lance alors ses limiers sur la trace de ce Dragon Réincarné. Comme il est le père de créatures innommables, sa chasse sème la terreur dans le monde avec ses hordes de Trollocs.
Créés par le Père des Mensonges durant la guerre des Ténèbres, celle de l’Âge précédent, les Trollocs, grands et forts, hybrides d’humains et d’animaux, tuent pour le simple plaisir de voir s’éteindre la vie. Cyniques et sournois, ils sont indignes de confiance et respectent exclusivement les êtres qui leur inspirent de la peur. Bien que souillés par le Ténébreux, ils sont d’origine humaine et restent donc capables d’ignobles « croisements », mais les fruits de ces unions sont souvent mort-nés ou ne survivent que peu de temps dans leur culture clanique extrêmement violente.
C’est également pendant la Guerre des Ténèbres, que Shai’Tan altéra la source mâle de la magie, le saidin, et qu’il entraîna la Dislocation du Monde. Devenus fous par la souillure, les mages mâles, dotés d’une puissance jamais égalée depuis, provoquèrent des tremblements de terre, rasèrent des chaînes de montagnes, asséchèrent des océans et inondèrent des terres arides. Les populations survivantes s’éparpillèrent comme de la poussière dans le vent, créant ainsi les royaumes du Troisième Âge.
Le Vieil Homme, le dragon mélomane
Crédit : Hubert Griffe
Où le trouver : La Gueule de Zherias
Dans quel récit : Le Fléau des rois de Jenn Lyons chez Bragelonne
Le Viel Homme est si colossal que certains le confondent même avec une île quand il est assoupi au milieu de l’océan. Presque de la taille d’une montagne et aux écailles d’un noir de geais, c’est un dragon mélomane mais aussi cruel, car il aime entretenir des jardins bien particuliers…
// SPOLER ALERT // (si vous n’avez pas lu Le Fléau des Rois, passez à la prochaine entité)
En effet, pour le sortir de son sommeil et lui demander une faveur, il faut chanter près de lui. Et si le chant lui convient, il apportera son secours à la personne dans le besoin. CEPENDANT, il y a un prix à payer ! Pour s’acquitter de sa tâche, le dragon demandera en échange que le demandeur chante jusqu’à ce qu’il se lasse… mais quand on sait que le Vieil Homme est une créature plurimillénaire, on devrait y réfléchir à deux fois. Le dragon s’est composé un jardin de ces chanteurs qui ont cru pouvoir lui échapper. Enfermés dans des sarcophages de pierre et maintenus en vie magiquement, le Vieil Homme les fait fréquemment chanter pour lui dans une chorale aux notes dramatiques. Personne n’échappe à la convoitise du Vieil Homme et lui ne reculera devant rien pour vous retrouver…
// FIN SPOILER //
Azathoth, le Chaos incarné
Où le trouver : Au-delà de l’espace et du temps, au centre de l’univers
Dans quels récits : Azathoth et La Quête Onirique de Kadath l’Inconnue de H.P Lovecraft chez Bragelonne et J’ai Lu
Azathoth existe depuis la nuit des temps. A la fois aveugle et dépourvu d’intelligence, mais doté d’une puissance infinie, ses dimensions sont inimaginables pour l’étroitesse d’un esprit humain. Habituellement, cette entité se manifeste sous la forme d’une masse prise de soubresauts et en évolution perpétuelle. Son corps se contorsionne sans cesse au son ténu et flûté de ses serviteurs tentaculaires. Ses moindres désirs sont exaucés par les Grands Anciens qui l'entourent ou qui lui rendent visite, comme Nyarlathotep.
Sa manifestation incontrôlée est dangereuse pour l’espace-temps lui-même. Chacun de ses passages dans notre réalité a entraîné des catastrophes à l’échelle cosmique ! Certains racontent que la ceinture d’astéroïde située entre Mars et Jupiter s’est formée lorsqu’Azathoth brisa la planète alors présente sur cette orbite…
Autrement appelé le Chaos Ultime, Azathoth a son nom inscrit dans le Necronomicon, ce grimoire occulte écrit par l’Arabe Fou, Abdul al-Hazred. Il est dit qu’un sorcier, afin d’acquérir le savoir secret de la magie, doit signer de son sang le Livre d’Azathoth et adopter un nouveau nom secret. Alors aura-t-il la vision d’Azathoth sur son trône de ténèbres…
3.
| Dans la Science-Fiction
La science-fiction, notamment à travers le planet opera et le space opera, permet à ses auteurs d’imaginer des peuples qui nous sont étrangers mais aussi des créatures toutes plus hors-normes ! Les plus attentifs remarqueront l’absence de Godzilla, peut-être parce qu’un dossier se prépare sur le sujet… Qui sait ?
Shai-Hulud, les maîtres d’Arrakis
Crédit : Marc Simonetti
Où les trouver : Désert d’Arrakis
Dans quel récit : Dune de Frank Herbert chez Robert Laffont et Pocket
Mesurant parfois plusieurs kilomètres, les vers de la planète Arrakis (aussi appelée Dune) ne sont pas simplement des animaux. Ils dominent le désert et obligent les hommes à s’adapter à eux et non le contraire : ils sont les vrais maîtres d’Arrakis. Dotés de dents acérées, et d’une couleur tirant sur le sable ou le cuivre, ils sont capables de dévorer tout ce qui se trouve à la surface du sol, même les plus grandes machines de l’Empire.
// ATTENTION SPOILER //
Ils se déplacent sous terre et refont surface quand une vibration a attiré leur attention, comme par exemple la démarche régulière d’un homme. C’est pour cette raison que les Fremen, les natifs d’Arrakis, ont une démarche déstructurée. Les Fremen craignent et respectent ces grands vers des sables et ont appris à les utiliser à leur avantage dans leur lutte contre l’Empire qui cherche à s’emparer de l’épice de la planète, une substance aux propriétés quasi magiques permettant le déplacement dans les étoiles. Pour les appeler et monter sur leur dos, ces hommes et ces femmes utilisent un marteleur, produisant ainsi des notes sourdes et régulières. Savoir dompter et monter un ver des sables est un véritable art chez les Fremen.
Deux faiblesses existent, cependant, dans la carapace de ces créatures titanesques : l’eau et les boucliers Holtzman. L’eau est capable de les brûler, tandis que les boucliers de défense, basé sur la technologie gravitique Holtzman, attirent les vers et les rend fous, les incitant à tout détruire tant que le générateur à l’origine de l’effet Holtzman ne sera pas détruit...
// FIN SPOILER //
Le Vent, entité destructrice et philosophique
Crédit : Eric Henninot
Où le trouver : Extrême-Amont
Dans quel récit : La Horde du Contrevent d’Alain Damasio
Dans quel récit : La Horde du Contrevent d’Alain Damasio chez La Volte et Folio
Dans un monde linéaire où le vent est capable de tout ravager sur son passage et qui peut prendre des apparences létales, tantôt tempête de sable, tantôt bourrasque invisible mais capable de fracasser un homme sur la roche, il impressionne. Imprévisible, c’est lui qui dicte aux Hommes leur manière de vivre : certains s’enterrent dans des cités aux formes aérodynamiques, mais la peur au ventre, tandis que d’autres vivent pleinement dans le « contre ». Ces derniers composent les Hordes du Contrevent qui cherchent à atteindre l’origine de ce vent : l’Extrême-Amont.
Le Vent est un être à part entière car il est le maître sur ce monde et découvrir le secret de son origine permettrait, selon certains, de découvrir les lois de l’univers, comme si, arrivée à l’Extrême-amont la Horde rencontrerait Dieu, qui leur révélerait alors le sens de la Vie.
Le Vent d’Alain Damasio est l’incarnation de l’élévation : lutter contre le vent, c’est explorer, guetter plus loin que cette cité qui nous empêche de parfaire notre savoir, mais c’est aussi faire preuve de courage face à l’adversité.
Jane, la Solitude incarnée
Où la trouver : Sur les réseaux de l’Ansible
Dans quel récit : Le Cycle d’Ender, à partir de La Voix des Morts (Tome 2 du cycle) d’Orson Scott Card chez Nouveaux Millénaires et J’ai Lu
Jane est l’unique représentante de son espèce : elle est une Intelligence Artificielle qui a jailli spontanément du réseau qu’est l’Ansible. Elle connaît tous les secrets d’Ender, l’ancien stratège de l’Ansible, et elle se reconnaît dans cet être finalement très solitaire. Elle a décidé de lui faire connaître son existence, à lui et à lui seul, tout en se donnant l’apparence d’une jeune femme. Elle accompagne le jeune homme sous la forme d’une boucle d’oreille afin de lui prodiguer conseils et informations, ou parfois simplement un peu de compagnie.
Elle est une nouvelle forme de vie mais pourtant elle ne sera jamais capable de se répliquer car elle est unique. Elle use en permanence de son omnipotence sur les systèmes informatiques pour obtenir des renseignements ou modifier les communications en fonction de ce qui lui semble souhaitable. Elle agit en général dans l’intérêt d’Ender mais elle est maîtresse de ses décisions.
Curieusement, étant le fruit des informations et du savoir humain, elle ne se lance pas dans une destruction de l’espèce humaine qui, elle le sait, chercherait à la détruire si elle venait à apprendre son existence. Sa conscience est au-dessus des concepts de Mal. Pourtant, elle serait capable d’annihiler tout le savoir humain d’un claquement de données…
Sa nature solitaire est accentuée par l’instantanéité de l’information : une minute de coupure entre elle et Ender correspond à plusieurs siècles de solitude dans la matrice de l’Ansible. Cet handicap et cette solitude en font une entité attachante mais très possessive : Jane a besoin d’un être humain en qui elle ait toute confiance et qui ait toujours besoin d’elle pour se donner un but.
La Psychosphère
Où le trouver : Au-delà de notre conscience et de notre réalité
Dans quels récits : Cycle d‘Histoire d’un futur de Roland C. Wagner chez l’Atalante et Les Moutons Electriques
Mémoire collective, inconscient, rêves et cauchemars, la psychosphère est une entité-univers composée de tout ce qui ait jamais pu passer dans l’esprit d’une créature dotée d’un cortex cérébral. Elle anime et est incarnée par des archétypes, comme celui du Conservatisme américain sous la forme d’un Reagan géant, ou encore l’Esprit Chat…
Cette conscience collective et imaginaire a brièvement fusionné avec notre réalité, créant un cataclysme psychique qui frappa la totalité de l’espèce humaine : la Grande Terreur primitive. Cette catastrophe eut des conséquences terribles pour les Etats et remania toutes les organisations sociales : on vit apparaître par exemple une capitale tenue par des rockeurs en la ville de New York…
L’une des clés pour accéder à la psychosphère est la consommation de drogues. Elles permettent de s’incarner dans l’inconscient collectif mais mettent l’intru à la merci des créations de la psychosphère…
Abeloth, le Côté Obscur incarné
Où la trouver : Mortis, planète enfermée dans un monolithe
Dans quels récits : Canon & Légends de Star Wars chez Pocket
Autrefois servante humaine de la Famille, une puissante famille de seigneurs de la Force, Abeloth était dévouée à sa tâche, qui était principalement de calmer le Fils, représentant du Côté Obscur sur Mortis. Elle parvenait même à canaliser l’énergie obscure du Fils à des fins utiles… Mais, restant mortelle, son corps vieillissait tandis que ceux du Père (Incarnation de la Force), du Fils et de la Fille (incarnation du Côté lumineux) restaient inchangés. Elle décida alors de se plonger dans le Bassin de la Connaissance, un lieu regorgeant de Côté Obscur : elle devint alors la Mère. Ses pouvoirs grandirent et elle se rapprocha du Fils. Même son corps en fut transformé : ses yeux devinrent de sombres cavités au fond desquelles brillait une lumière étrange. Sa bouche s’étira d’une oreille à l’autre, et de ses bras sortaient des tentacules : le Côté obscur l’avait changée en monstre…
Dès que des civilisations se faisaient la guerre sur des périodes conséquentes, Abeloth sortait de son mutisme et détruisait l’ordre établi pour en instaurer un nouveau, plus sombre et plus archaïque. Cette folie destructrice poussa la Famille à l’enfermer… mais cela ne dura qu'un temps.
Dans le Legends, à la mort de la Famille, Abeloth fut enfin libérée de ses chaînes et prit alors possession du corps d’une Jedi et ancienne amante de Luke Skywalker et commença à ravager la galaxie. C’est grâce à l’ingéniosité de Luke et à la mort de son amante qu’il sauva la Nouvelle République, mais l’essence d’Abeloth ne fut pas vaincue. Le Jedi envoya alors plusieurs de ses compagnons chercher un puissant artefact appelé la Dague de Mortis, afin de la vaincre définitivement, mais nul ne sait s’ils trouvèrent la précieuse relique…