Pierres angulaires des intrigues en fantasy, les royaumes et les trônes sont les sources des plus grandes trahisons mais aussi des plus grands actes de courage. L’univers de la Roue du Temps (Wheel of Time) de Robert Jordan est vaste et compte de nombreux continents et royaumes. Aujourd’hui, SyFantasy revient sur le Cairhien et l'Amadicia, deux royaumes fiers et puissants qui seront chamboulés par les événements survenant dans la grande saga de Robert Jordan !
Capitale : Cairhien.
Date de fondation : Alentours de 1135 des Années Libres / Premières années de la Nouvelle Ere
Personnage important : Laman Damodred, le roi qui causa la perte du royaume.
Source d’inspiration de Robert Jordan : La France de la Renaissance.
Cairhien est l’un des royaumes les plus puissants du Troisième Âge. Son nom vient de l’ancien langage et signifie « La Colline de l’Aube Doré ». Grâce à sa proximité avec la Colonne Vertébrale du Monde, Terre des Aiels, une peuplade nomade et guerrière, le pays a su nouer un réseau d’alliance commerciale avec les Aiels : la Route de la Soie.
La fortune du Cairhien lui vient de son lointain passé. A l’époque de la Dislocation du Monde et du chaos qui le suivit, une tribu d’Aiels se vit offrir de l’eau par un village qui avait réchappait au tumulte. Le souvenir de cet acte de bonté en ces temps de barbarie fut transmis de générations en générations au sein de la culture aiel. Plusieurs siècles plus tard, ils découvrirent que ce petit village était devenu la fière nation de Cairhien. Ils offrirent au roi cairhienien un fragment de l’arbre sacré Avendesora et accordèrent à tous leurs marchands un droit de passage sur le sol aiel aussi longtemps qu’ils s’identifieraient par un étendard représentant une feuille de chêne à trois branches (la feuille de l’arbre sacré). La Route de la Soie permit ainsi à la nation de traverser le désert des Aiels et de rejoindre la lointaine contrée de Shara et d’y ramener de la soie, revendue à prix d’or dans les Terres de l’Ouest.
Une Promise de la Lance aiel
Mais la bonne fortune ne dura qu’un temps car 400 ans plus tard, le roi Laman Damodred conçut une idée folle afin de maintenir son influence sur la noblesse et au sein du Grand Jeu : se construire un trône à partir de la branche sacrée de l’Avendesora. En pleine guerre contre l’Andor et constatant que le mariage arrangé entre son neveu et la Fille-Héritière andorienne ne suffirait pas à calmer les feux de la guerre, il chercha par ce biais à réaffirmer sa puissance. Apprenant l’infamie, 4 des 12 clans aiels portèrent la guerre dans le royaume, incendiant la capitale. Le roi fut tué et ses armées défaites…
Face à la menace aiel qui s’étendait aux autres territoires, les nations s’unirent au sein d’une même alliance et poussèrent les Aiels à la retraite aux portes de Tar Valon, la cité des Aes Sedai. Le royaume ne se remit jamais de sa défaite et de la rupture des relations commerciales avec l’Orient qui suivit (les Aiels surnomment désormais les Cairhiens, les « Tueurs d’Arbre »). La partie orientale du royaume a été laissée à l’abandon, de peur que les Aiels reviennent. Moiraine Damodred (personnage principal de la saga) appartient à la lignée du roi Laman, mais c’est finalement Galldrian de la Maison Riatin qui monta sur le trône et planifia la reconstruction de la capitale. Mais les sources de revenus de la Couronne se font rares depuis la Guerre des Aiels, ce qui empêche le roi de payer les artisans ogier… Mais les problèmes du royaume ne s’arrêtèrent pas là car le roi fut très vite assassiné, conduisant à une guerre civile, précipitant un peu plus le peuple dans la famine. L’instabilité politique règne encore…
Le sentiment du peuple envers les lignées royales a toujours été compliqué. Avant la lignée des Colmcille et l’empire d’Arthur d’Aile-de-Faucon (qui périt avec lui), Cairhien faisait partie du royaume de Tova. Mais après la chute de l’Empire, les nobles en faveur des lignées de Tova furent tous massacrés sans exception, laissant la place au Seigneur Matraine Colmcille pour se sacrer roi et ainsi poser les bases du futur royaume.
Cairhien est connue pour ses intrigues. Ses nobles ont exporté partout dans le monde le Daes Dae’mar, le Grand Jeu. Tout l’art consiste à agir subtilement, par exemple en faisant mine de viser un objectif alors qu’on en poursuit un autre. Les maîtres de ce jeu savent atteindre leur but au prix de très peu d’efforts. La nature réservée du Cairhien est connue de tous, ce qui créé une immense méfiance de la part des étrangers lors des tractations, ce que les Cairhiens ne se privent pas d’utiliser à leur fin pour tirer un maximum du fruit des négociations. Les nobles ne sont pas les seuls à conduire le Grand Jeu : toutes les strates de la société, du serviteur au boulanger, se livrent à un Grand Jeu à leur échelle.
La passion pour l’ordre et l’arrogance des Cairhieniens se retrouvent dans leur capitale. Cairhien est quadrillée par des rues belles et droites. Les voies sont toutes ordonnées de manière symétriques et laissent peu de place aux collines et aux cours d’eaux, qui viendraient déstructurer l’agencement parfait de la ville. Les richesses induites par la Route de la Soie permirent à de nombreux nobles de construire les Tours Infinies qui dominent la capitale. Tours qui frisent la taille de celle de la Tour Blanche, la capitale des Aes Sedai. Malheureusement, la Guerre des Aiels conduisit à la destruction partielle des édifices et elles sont encore aujourd’hui en reconstruction, signe que le pays a encore du mal à se relever depuis le passage des hordes aiels.
Les codes vestimentaires sont assez simples au sein de la cour : les couleurs sombres prédominent. Les nobles portent des tenues serrées et qui indiquent leur rang au sein de leur maison grâce à des coutures horizontales. Les serviteurs portent également ces marques sur leur manche afin d’identifier quelle Maison ils servent. Les femmes de la cour portent toutes des tenues finement brodées et sont dotées de coiffures extrêmement élaborées. Les militaires se distinguent par un devant du crâne étant rasé et une chevelure retenue en une queue de cheval (cette chevelure étant réservée le plus souvent aux officiers issus du peuple). Les officiers supérieurs portent tous des casques ouvragés en forme de cloche et surmontés d’un grand plumet blanc.
Mais chasser le naturel et il revient au galop. La Fête des Lumières dure deux jours et rebat toutes les cartes sociales car lors de ces célébrations en l’honneur du solstice de l’hiver toutes les convenances sont oubliées, ainsi que les barrières sociales. Le noble danse avec le pauvre, et n’importe quel homme peut embrasser n’importe quelle femme, et vice versa. Il est courant de voir des nobles et des roturiers fricoter dans divers endroits. La musique envahit les rues et les vêtements se font rares dans les tenues cairhiennes… Mais dès le lendemain, chacun retrouve sa place dans la société, revêtant sa réserve quotidienne.