Les oeuvres dérivées de l'univers Star Wars peuvent se permettre d'explorer en détail l'univers Star Wars, et parfois se livrer à des exercices de style un peu particuliers. C'est le cas de La Citadelle Hurlante, un crossover entre les séries Star Wars et Doctor Aphra, qui confronte l'horreur gothique (notamment inspiré de Dracula) à l'univers de notre galaxie très très lointaine. Un récit édité ce mois-ci chez Panini Comics.
C'est avec plaisir que l'on retrouve le docteur Aphra, toujours accompagné de ses deux droïdes dégénérés, dans un récit qui va les amener à collaborer avec Luke Skywalker. Aphra, archéologue de profession a en effet récupéré un cristal contenant l'esprit d'un ancien utilisateur de la Force, ce qui intéresse fortement Luke. Pour ouvrir ce cristal, ils vont devoir se rendre à Ktath'atn, plus connu sous le nom de la Citadelle Hurlante. Mais Leïa, Han et Sana (ex-amante d'Aphra et femme de Han) ne voient pas d'un bon œil cette collaboration et vont décider de se joindre à l'aventure.
Loin d'être le comic le plus brillant du nouvel univers étendu, La Citadelle Hurlante n'en reste pas moins intéressant, en particulier pour ce croisement entre Star Wars et le gothique. Cette citadelle hurlante est en effet un château que ne renierait pas ce bon Dracula, et la reine qui l'occupe est d'ailleurs une réinvention du vampire. De la grande salle de bal, au village de paysan effrayé en contrebas du château en passant par les tenues gothiques revisitées à la sauce Star Wars, tout est là pour imposer une ambiance horrifique. J'ai particulièrement apprécié ces gardes au design mi-mandalorien mi-médiéval, et ce petit Luke Skywalker des familles en tenue de bal aristocratique. Les amateurs du genre apprécieront certainement tout les petites références que l'on retrouve au fur et à mesure du récit.
Cette ambiance est magnifiquement desservie par les dessins de Marco Checchetto, responsable de tous les designs de la série. Malheureusement le dessinateur n'est présent que sur le début du crossover, avant de céder sa place à Salvador Larroca et Andrea Broccardo. Le premier nous livre des planches vraiment moyennes et ses visages sont vraiment ratés, les dessins de Broccardo sont quant à eux plutôt réussis, mais hors contexte par rapport au style du récit. On aurait donc aimé que Checchetto dessine l'entièreté du récit, on peut cependant le retrouver sur toutes les (jolies) couvertures du crossover ainsi que dans les bonus de l'album où se trouve une interview et des dessins préparatoires.