C'est désormais officiel : le second Star Wars Anthology, la série de spin-off à venir sur nos écrans, sera consacré au plus génial des chasseurs de primes, et assurément à l'un des meilleurs seconds couteaux de la saga Star Wars : le célèbre Boba Fett. Et puisqu'il n'est pas attendu avant 2017, il est encore temps pour nous d'imaginer ce que pourrait être ce film Star Wars pour ce quinzième numéro de Please Hollywood !
Avant-propos
Boba Fett n'a pas attendu l'arrivée de la ligne Anthology pour être populaire. Ce mystérieux personnage, qui devait au départ n'être qu'un représentant des forces d'élite de l'Empire, a tout de suite été adopté par le (grand) public. Jeremy Bulloch, l'un de ses interprètes, m'a même un jour confié qu'il volait la vedette à Vador dans la fameuses scène où il apparaît derrière le seigneur Sith dans la Cité des Nuages.
Depuis sa première apparition dans un cartoon, Boba Fett est donc ridiculement populaire, et a eu droit à bien des produits dérivés, sans parler de ses nombreuses apparitions dans des séries animées ou des jeux-vidéos. L'ancien univers étendu lui a même rendu la vie, nous illustrant le destin du chasseur de prime après sa chute dans le puits du tout puissant Sarlacc. C'est à mon sens l'un des grands mérites de ce prolongement de l'univers Star Wars : Boba Fett était bien trop classe pour mourir ainsi. Néanmoins, rien ne saurait nous faire oublier - pas même un cut de Disney sur Le Retour du Jedi - la pseudo mort du chasseur de prime entre deux esquifs sur Tatooine... D'où notre synopsis.
Synopsis
Laissé pour mort dans le ventre du Sarlacc, Boba Fett foule à nouveau le sol poussiéreux de Tatooine. Bien décidé à prendre sa revanche sur Luke Skywalker et Han Solo, il fait face à une toute autre galaxie lorsqu'il arrive, dépareillé, à Mos Eisley. La ville est devenu un champ de bataille dans lequel s'affrontent les pires criminels de l'espace, attirés par la disparition du Grand Jabba le Hutt : la vengeance de Boba va devoir passer par des chemins inattendus.
Réalisation
On sait qu'il a déjà été en contact avec Lucasfilm et ses représentants : Neill Blomkamp est incontestablement l'un des réalisateurs les plus prometteurs de sa génération. On rêverait de le voir sur Star Wars, d'autant plus que la collection Anthology est sensée faire la part belle au sang neuf. Nous aurons droit à Gareth Edwards, et après la démission de Josh Trank, seul un nom comme Blomkamp saurait nous faire saliver. Il faut dire que le bonhomme est un geek incontesté, et que sa réalisation ludique et généreuse correspondrait parfaitement à Star Wars.
D'autant plus que le réalisateur à l'habitude de diriger de vrais badass, des gueules. Il gère même assez bien les univers un peu crades et urbains, comme il l'a montré avec ses trois films, District 9, Elysium et Chappie. Aux commandes d'un Star Wars plus western encore, il serait donc à l'aise. Sa maîtrise des effets spéciaux et son amour pour les concepts sont d'ailleurs un plus pour s'attaquer à l'univers créé par George Lucas. Ajoutez à cela un vrai talent lorsqu'il s'agit de faire monter la pression lors des scènes d'actions, et vous allez là le parfait candidat pour un spin-off Boba Fett.
Direction artistique
Il convient ici de capturer l'essence de la trilogie originale, tout en faisant bon usage des techniques de réalisations modernes. A ce titre, le film pourra s'aligner sur la direction artistique de J.J Abrams pour The Force Awakens, mais en proposant à ses spectateurs une galerie de "gueules" et de paysages dans la lignée de l'esprit Western des meilleurs passages de Star Wars. La mythologie de Tatooine et ses personnages seront ainsi utilisés à bon escient. L'idée est d'offrir au fan de ce Star Wars crasseux le film ultime, chargé de protagonistes colorés, de blasters rouillés et de cantinas malfamées.
En ce qui concerne notre personnage principal, il faudra offrir au chasseur de prime des cadrages d'une classe ultime pour rendre hommage à son charme taciturne. Le film s'ouvrirait ainsi sur la mort du Sarlacc, ou plutôt la renaissance de Boba, perdu en plein désert, sa tenue ravagée par l'estomac de la bestiole. Fondu au noir, on enchaîne sur un générique et c'est parti pour un revenge movie avec des cowboys de l'espace. Dans cette galerie de personnages, il faudra traiter notre Boba comme un Mad Max, un Judge Dredd, une force de la nature aussi peu loquace que dangereuse. Point d'homme sous le masque, seule compte la visière en T et les soleils de Tatooine qui s'y reflèteront dans un film à la lumière très travaillée.
Casting
Pour commencer, résolvons le problème du rôle principal, notre ami Boba Fett. Pour le coup, j'imagine que nombreux seraient les fans à s'attendre au retour de Temuera Morrison (Jango Fett) dans le rôle de Boba. Après tout, le fils n'est qu'un clone du père. Et l'acteur ayant maintenant 55 ans, son visage serait plus que cohérent. Mais à mon sens, Boba Fett ne gagne pas à être rattaché à son père. Surtout quand on revoit l'Attaque des Clones, dans lequel il n'est pas spécialement charismatique. Pour donner vie au personnage, il suffirait d'une voix et d'une carrure, qu'elles soient celles d'un acteur renommé ou d'un inconnu ne fera aucune différence. A la rigueur, un illustre petit nouveau serait sans doute préférable.
Et on sauvegarderait quelques dollars pour signer un casting solide pour donner vie au gotha de Mos Eisley. Pour cela, il nous fallait des gueules, des acteurs à la renommée assez importante pour booster un Star Wars, sans déstabiliser la crédibilité de leurs personnages. Premier nom, l'un de mes acteurs préférés, et qui à mon sens aurait sa place dans n'importe quel Star Wars : le grand Daniel Day-Lewis. Une classe britannique, une présence incroyable et un nez impérial, ce qui nous mène à la nature de son rôle. Tel que je l'imagine, le fils adoptif du dernier des Mohicans serait un ancien Moff de l'Empire parti se cacher dans la foule criminelle de Tatooine pour mieux échapper à la justice de l'Alliance Rebelle. Dans une forme d'analogie avec les criminels de guerre nazis, cet officier se serait mêlé aux activités illicites de planètes, allant jusqu'à dominer les affaires laissées vacantes par la disparition de Jabba. Mais, comme dans Gangs of New York, l'homme devra se frotter à des milices, d'autres Hutt, des contrebandiers et des chasseurs de primes.
Et puisqu'on parle d'eux, le film renouerait avec une mafia bien commune, celle du groupe de chasseurs aperçus dans l'Empire Contre-Attaque. On peut imaginer que ces derniers auraient été appâtés par les affrontements entre gangs sur Tatooine. On découvrirait alors Chivetel Ejiofor (American Gangster, 12 Years a Slave) dans le rôle d'un Bosk en motion capture plus vrai que nature. Ancien partenaire de Boba, le reptile en tenue jaune aurait récupéré ses biens et en profiter pour lui voler la vedette dans le cercle très fermé des chasseurs de primes. Autant vous dire que la confrontation entre les deux pistoleros risque d'être mouvementée, et bien sûr sublimée par les talents de Chivetel Ejiofor.
On découvrirait également Tilda Swinton dans le rôle d'une ancienne pilote de pod-racers bien décidée à reprendre en main les territoires de Mos Eisley, et qui est connue pour être une alliée de l'Alliance Rebelle. Un personnage idéal pour Boba, qui au milieu de ce joyeux foutoir à la sauce Règlement de Comptes à OK Corral, va tenter de remonter la piste de Skywalker, sans succès - comme nous l'apprendra le final - mais pas sans avoir donné la réplique à l'une des meilleures actrices de l'histoire
Enfin, puisqu'un film de Blomkamp ne serait pas complet sans une petite apparition de Sharlto Copley quelque part. A ce titre, l'acteur sud-africain pourrait s'emparer d'un rôle ponctuel mais rapide, avec ou sans motion-capture. Un IG-88 façon Chappie ? On vous laisse choisir !
En somme, cet essai de Neill Blomkamp sur le cinéma licence - il peut bien décaler Alien pour les besoins de la plus grande saga de tous les temps - embrasserait goulument l'aspect western de Star Wars, dans une intrigue faite de crimes qui s'autorisera un petit détour par la case "géo-politique" grâce au rôle de Daniel Day-Lewis. L'occasion de développer l'après-Retour du Jedi tout en donnant à Boba Fett un dernier tour de piste.