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Interview – La Tour de Garde (Claire Duvivier & Guillaume Chamanadjian) : deux trilogies ambitieuses !

Par Louis - CINAK
3 min 11 janvier 2022
Interview – La Tour de Garde (Claire Duvivier & Guillaume Chamanadjian) : deux trilogies ambitieuses !

Lors des Imaginales, nous avons eu la chance de rencontrer le duo qui compose la Tour de Garde aux forges de Vulcain : Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian ! Claire Duvivier n’est pas à son premier coup d’essai avec les Citadins de demain, car elle est également l’autrice d’un Long Voyage (également aux Forges de Vulcain). Guillaume Chamanadjian lui signe son premier roman avec Le Sang de la Cité (coup de cœur 2021 de votre serviteur). La Tour de Garde est un projet ambitieux qu’ils vont décrire pour vos petits yeux de privilégiés.

Pouvez-vous nous parler de l’univers de la Tour de garde dans lequel se situent vos deux trilogies qui se répondent ?

Guillaume Chamanadjian : C’est un projet littéraire que l’on a monté tous les deux et l’idée était d’avoir sur un même continent deux capitales : une au Sud (inspirée de Sienne de la Renaissance, avec une touche de Marseille) très lumineuse, un peu chaotique et une au Nord…

Claire Duvivier : Qui elle est plus inspirée par Amsterdam, mais on peut aussi y reconnaître Bruges, Lille, voire Londres et Paris en cherchant bien. En partant de ces deux cités avec chacune leur narrateur, l’idée était d’avoir deux intrigues avec un jeu d’écho et de miroirs et aussi un jeu de société en commun ! (car oui la Tour de Garde est un jeu de plateau) Et nous concevons nos intrigues à la manière de deux joueurs qui s’échangent des pions. L’objectif étant que chaque fin de trilogie réponde à l’autre et la rejoigne.

 

Quand vous dites que les intrigues vont se rejoindre, vous dites que les personnages vont interagir ensemble ?

Guillaume Chamanadjian : On ne va pas divulgâcher mais effectivement, on aura des dialogues en commun, les intrigues vont se chevaucher afin que ces deux dialogues impliquent des lectures totalement différentes pour les deux capitales, afin que cela garde un intérêt en lisant les deux trilogies.

Claire Duvivier : Guillaume et moi avons des manières d’écrire et de travailler très différentes. Lire les deux [trilogies] apportera des points de vue différents avec une dimension supplémentaire.

Pourquoi ces capitales ont particulièrement résonné en vous ? Claire, ta capitale est plus douce et calme, avec des explosions de violence, tandis que Guillaume, ta capitale est tournée vers une action presque perpétuelle…

Claire Duvivier : Guillaume est plus dans le pulp, tandis que moi un peu plus dans le roman psychologique, plus proche d’Un Long Voyage. On a aussi des influences différentes avec des lectures marquées. La Tour de Garde avec son univers partagé est un moyen de s’identifier. Le Nord pour moi, car j’ai grandi dans le Nord de la France, tandis que Guillaume a grandi dans le Sud, ce qui a toujours été l’occasion pour nous de faire des private joke.

Guillaume Chamanadjian : On voulait que chacune des villes soit portée par un narrateur différent et que chaque narrateur soit porté par un auteur qui apporte une voix unique. Nos tempéraments sont différents mais complémentaires. Je recherchais une aventure flamboyante à la Alexandre Dumas, ce qui se retrouve dans la capitale du Sud avec son sang chaud, à l’image de Marseille qui est une ville que je connais très bien…

 

Est-ce que vous avez l’ambition d’écrire d’autres histoires, comme des spin-off, dans l’univers de la Tour de Garde ?

Claire Duvivier : On a déjà du pain sur la planche ! On a encore 4 livres à faire paraître dans cet univers-là même si les grandes lignes sont écrites. A terme d’un projet comme celui-là, on aura peut-être envie de mener d’autres projets. Mais ne jamais dire jamais !

 

Quels ont été les auteurs qui vous ont inspiré ?

Claire Duvivier : Dans la vie, je suis éditrice de littérature générale mais aussi de romans sociaux. Les grands classiques de la littérature européenne mais aussi quelques romans d’aventures moins flamboyants que ceux de Guillaume comme Alberto Ongaro ou Léo Perutz. En contemporain, j’adore ce que fait Nina Allan qui réalise un vrai travail à la croisée des genres ! Je suis très éclectique et peu fidèle aux auteurs ! C’est difficile pour moi de remonter la filiation des influences car elles se mélangent toutes. Pour l’univers, il faut plutôt chercher du côté du jeu de rôle et du jeu vidéo !

Guillaume Chamanadjian : Comme Claire, c’est difficile de remonter aux influences. Paradoxalement, je lis peu de fantasy mais j’en ai lu énormément à une époque. Mon inspiration principale est profondément ancrée dans les récits de capes et d’épées, surtout ceux d’Alexandre Dumas ! Et je suis un immense fan d’Umberto Eco qui est un des rares auteurs dont je peux affirmer avoir tout lu !

 

Une dernière question pour Claire : Si tu devais choisir entre Dehaven et la Solmérie, quel serait ton choix ?

Claire Duvivier : J’aime beaucoup écrire sur les villes mais il faut avouer qu’elles sont loin d’être très sympas ! La Solmérie est belle mais c’est une ville qui n’aime pas les étrangers et où le quotidien peut être dur. Mais son inspiration proche de la côte amalfitaine au bord de l’eau fait rêver, c’est sûr ! Dehaven est plus froide mais je me suis attaché à la rendre très commerciale et scientifique, mais elle a peu de culture. Je pense que je m’y ennuierais très vite. Il me manquerait quelque chose !

 

Et une dernière pour Guillaume : Dans ton roman, tu parles énormément de recettes qui ont l’air délicieuses, est-ce que tu cuisines à la maison les plats que tu écris ?

 

Guillaume Chamanadjian : Oui et non. J’adore cuisiner et quand il a fallu donner une culture à cette ville gigantesque qu’est Gemina, il fallait toucher le lecteur alors je me suis dit que la cuisine et le vin feraient parfaitement l’affaire. Les recettes dans Capitale du Sud sont décrites avec juste ce qu’il faut de détails pour faire envie mais sans permettre de situer leur origine en Méditerranée. Je sais d’où elles viennent et j’en ai même reproduites à la maison ! L’idée était de faire de la cuisine un pont culturel entre les gens !

 

Découvrez notre avis sur le premier tome de la Capitale du Nord de Claire Duvivier !

Découvrez notre avis sur le premier tome de la Capitale du Sud de Guillaume Chamanadjian !