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Critique – Le Sang et la Chance (Hélène P. Mérelle) : de la fantasy antique ô combien jouissive !

Par Louis - CINAK
3 min 18 mai 2022
Critique – Le Sang et la Chance (Hélène P. Mérelle) : de la fantasy antique ô combien jouissive !
On a aimé
- Gengir, un personnage touchant
- Le world-building surprenant
On n'a pas aimé
- Rien à dire

Hélène P. Mérelle est une des nouvelles plumes de l’imaginaire français. Son Automne des Magiciens, entre romantisme et fantasy magique, est encore un beau succès en librairie et là l’autrice change totalement de registre avec Le Sang et la Chance, qui nous sert une fantasy antique aux temps de l’ancienne Turquie, celle des Hittites !

Milan est le demi-frère bâtard du roi hittite mais il est aussi et surtout le protégé du dieu de la Chance ! Son statut de bâtard et de meneurs d’hommes en fait une cible de choix pour les nobles méprisants, malgré un roi ouvert et bon. A la veille d’une bataille, Milan et son bataillon sont choisis pour attirer l’attention de l’ennemi, tandis que le gros de l’armée prendra à revers l’adversaire. Un honneur aux allures de mission-suicide, ce qui arrangerait beaucoup de nobles… Le hic c’est que Milan a parmi ces hommes des êtres qui lui sont chères, en commençant par Gengir, un vétéran qui l’a quasiment élevé, et Maya, une jeune femme dont il est fou amoureux mais dont il rejette l’amour qu’elle lui porte en souvenir de sa précédente femme. Sur une colline qui surplombe le futur champ de bataille, Milan fait la rencontre d’un vieillard qui lui promet de sauver la femme qu’il aime. Ce qu’il prend pour un vieux sénile est en fait le Dieu de l’Orage !

Le lendemain, quand la situation est désespérée, le dieu se manifeste et détruit l’armée adverse toute entière. En échange, il exige de Milan qu’il lui rende un service : le mortel doit retrouver son fils. Cruel, il ne l’autorise pas à rejoindre son frère le roi car il sait que le mortel risquerait d’être retardé dans sa mission. Il massacre même ses hommes, à l’exception de cinq d’entre eux car six est un chiffre qui lui plaît… Commence alors une course poursuite, car Milan est perçu comme un déserteur ! Cette quête périlleuse va donc les conduire aux quatre coins de l’empire hittite !

Hélène P. Mérelle alterne souvent les points de vue afin de nous faire profiter des différentes personnalités de ses héros et héroïnes. Gengir est touchant mais naïf et pense très souvent que l’épée peut résoudre beaucoup de problèmes. Maya est vive et dynamique mais surtout extrêmement résiliente. Et que dire du mage poivrot Vadir qui instille un savant mélange de sarcasme et d’humour pur. On s’attache indubitablement aux personnages secondaires du Sang et la Chance car ils permettent au récit de gagner en profondeur.

Profondeur appuyée par l’ambiance antique et superstitieuse de l’empire hittite, peuplé de Mille dieux ! Comme dans toute bonne fantasy antique, on y retrouve des dieux qui interviennent dans le quotidien de tous et qui répondent à l’appel des mages, et parfois de manière très spectaculaire ! Les équipements, les ambiances feutrées sous les tentes, les temples en ruine, tout cela concoure à un dépaysement total !

Le Sang et la Chance est une belle lecture qui tranche avec l’Automne des magiciens car elle laisse moins de place à l’action et plus au world-building. Hélène P. Mérelle est encore et toujours une autrice à suivre car elle parvient à se réinventer dans ce joli one-shot !

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