- Des chutes géniales.
- Des univers très prenants.
- Des messages forts !
Un recueil de nouvelles génial, qui va vous faire aimer les histoires courtes et les chutes inattendues ! De l'imaginaire à foison, des paysages et des images qui font rêver.
Le résumé
Créatures mythiques, fantastiques, combats héroïques, courage, liens du sang et nobles causes sont à l’honneur dans ces cinq nouvelles épiques, oscillant entre fantasy et science-fiction.
Notre avis
Mémoires d’Exoterres regroupe cinq nouvelles, des récits courts qui nous emmènent chacun dans un univers très différent. Fantaisie sombre, anticipation touchante, féerie orientale, science-fiction d’épouvante… Les histoires épatent par leurs personnages hauts en couleur, leurs aventures captivantes et une plume sublime qui charme inexorablement.
Chaque récit nous embarque avec lui. L’auteur parvient à nous happer en quelques mots bien placés, en quelques descriptions adroites qui fascinent. Les univers dépeints innovent dans leur ambiance et complexité, dans leur atmosphère à la fois magique et ténébreuse, entre espoir et fin, lumière et obscurité. Les héros nous livrent leurs émotions, leurs craintes et espérances. Malgré tous les drames qu’ils subissent, ils n’abandonnent pas, ils ne se soumettent jamais. Leur force devient la nôtre. Leur courage devient le nôtre. L’auteur nous procure vigueur et combattivité pour accepter qui l’on est, d’où l’on vient et ce que l’avenir nous réserve.
Les nouvelles comportent peu de personnages et peu d’intrigues entremêlées. Pourtant, Mémoires d’Exoterres reste un ouvrage fascinant, qui marque et ne laisse pas indifférent. Chaque récit, finement ficelé, rend un hommage florissant à l’imaginaire et à notre humanité.
Comme les deux doigts de la main
Comme les deux doigts de la main perturbe par son parti pris et la dimension de ses deux héros. Malgré cela, le texte délivre des messages de fraternité, d’amitié, et d’amour poignants, ainsi qu’une vision d’une Terre futuriste engageante, en dépit de ses nombreux défauts.
Le lecteur s’attache vite aux deux héros, l’un plus immature que l’autre, l’autre plus ravageur que son partenaire. Très différents, et en même temps très proches, ils nous marquent par leur grandeur d’âme et leur courage.
La fin nous laisse cependant sur notre faim ; elle constitue certainement la moins époustouflante, la moins étonnante de toutes, même si elle ferme l’arc narratif avec douceur et positivité.
Petite chose
Petite chose se déroule dans le désert, sous un soleil aride. La nouvelle met en scène une enfant différente des autres, à la peau blanche, que tout un peuple refuse d’accepter, à part son père. Cet homme chaleureux et bienveillant a pardonné à sa fille la mort de sa femme, et ne survit que pour son bien-être. Ce duo atypique et passionnant, émouvant à souhait, nous prend dans ses filets. Malgré les traditions, les dangers et les interdits, ce père n’hésite pas à défier tous ceux qui l’entourent pour que son enfant vive.
Cet amour poignant et sincère prend aux tripes. En plus d’une histoire touchante, le récit dépeint une vie difficile : des créatures menacent les peuples du désert, alors que des traditions ancestrales pèsent sur leurs frêles épaules. Des éléments fantastiques s’invitent pour mieux nous tenir en haleine.
Avant la fin, des rebondissements accélèrent l’histoire ; une montée en tension éprouvante, un cœur qui bat à cent à l’heure, un souffle coupé. Quand le lecteur se croit sauf, les dernières pages lui balancent une claque magistrale.
La chute s’avère réussie, elle retourne même le cerveau. Le récit prend un virage serré et entre dans une nouvelle dimension.
Une petite pépite entre conte oriental, récit initiatique, essai philosophique, et rêve. Une belle leçon d’amour, de justice et de vie.
Le requiem écailleux
Le requiem écailleux explore un futur dramatique pour l’humanité, alors soumise aux attaques incessantes de peuples ailés terrifiants. Le groupe que l’on accompagne, exilé depuis une éternité sur un bout de roche dans l’espace, espère trouver un moyen de sauver l’Homme, coûte que coûte. Ce besoin alarmant, essentiel, englobe l’histoire, apportant de la tension et du suspense.
La nouvelle nous présente ces prétendus sauveurs avec brio, tout en nous expliquant l’évolution de la Terre et de ses habitants au fil du temps, ainsi que celle du lieu étrange où le vaisseau de nos héros a malencontreusement atterri. Armés de combinaisons et de casques, ils vont parcourir l’endroit, terrassé des monstres étrangement familiers, et suivre les instructions d’un Protocole ancien aux paroles obscures, dont plus personne ne comprend vraiment l’objet. Avec le temps et les effets néfastes des voyages dans l’espace, les exilés peinent à se rappeler leur passé.
Le requiem écailleux représente un texte poignant, agrémenté de sacrifices courageux, de découvertes incroyables et empli d’une fraternité émouvante. La chute géniale, inattendue et pleine de poésie, mais également féroce et animale, nous anime d’une force nouvelle.
Mort à la lune
Mort à la lune se déroule dans un univers indescriptible, où les Anges et les pires atrocités se déchirent dans un combat horrifiant. L’atmosphère qui se dégage de ce récit laisse pantois. Magique, sombre, indéfinissable et insaisissable… Elle nous renvoie à tant d’images incompatibles, tant de sensations contradictoires, qu’il semble difficile de la décrire plus avant.
Le héros, un vieil homme bougon, chahuté par la vie et amère avec ses compères, marque les esprits. L’auteur le met en scène à merveille, tout en lui paraît vivace – surtout sa mauvaise humeur. Au fil du récit, le lecteur s’attache à ce personnage atypique, mais si vrai. Sa quête nous transporte, tout comme sa détresse, ses dialogues passionnants avec une Ange, ses combats acharnés et ses découvertes de trésors archaïques.
L’auteur parvient à nous dépeindre un monde incroyable et complexe, au passé brumeux mais assez riche pour nous questionner. La féerie l’emporte, grâce à des paroles nimbées de mystères, une magie palpable, et des images d’une lune éblouissante, d’où proviennent les monstres affreux.
La nouvelle prend son temps, les révélations arrivent chacune leur tour pour nous laisser le loisir de les digérer et de voyager dans cet univers captivant. La gestion du rythme et des informations s’avère savoureuse, tout comme la belle fin, moins étonnante que celle de Petite chose, parce que le récit nous permet de la sentir venir, mais si émouvante et homérique.
Une histoire magnifique, pleine d’espoir et de bonté.
Maman
Maman clôt ce recueil à merveille, telle la cerise sur le gâteau.
Récit ô combien perturbant, Maman nous raconte l’histoire d’une femme déterminée, prête à tout pour que l’humanité perdure face à l’envahisseur, un Fungus gigantesque qui empoisonne la Terre. La natalité, en chute libre, livre un combat effroyable contre ce parasite monstrueux qui ne laisse aucune chance à la nature de pousser, à la vie de s’installer. Le décor brisé, fracturé, perdu sous le sable et les semences du Fungus à perte de vue, rappelle des récits postapocalyptiques tragiques.
L’humain ne désespère pas et continue de chercher un moyen d’anéantir cette vermine. Notre héroïne, forte et déterminée, ne lâche rien, quitte à se sacrifier pour que les humains de demain ne connaissent pas une vie aussi triste, démunie de vert extérieur, d’animaux fascinants et d’enfants rieurs.
Une épopée grandiose, des combats acharnés contre un ennemi redoutable, et une lueur au bout du tunnel. Maman épate par sa maîtrise de narration, ces émotions qui nous transpercent, et ces actions relatées avec talent, qui nous propulsent sur une Terre de demain, désolée et meurtrie, pour laquelle, espérons-le, l’humain ne cessera jamais de se battre.