Critiques

La vie quotidienne d’un chat et de son humaine de compagnie par Hitsuzi Yamada

Par Alex Moon
5 min 18 juillet 2024
La vie quotidienne d’un chat et de son humaine de compagnie par Hitsuzi Yamada
On a aimé
- Un chat !
- C'est drôle.
- Un chat géant !
- Une héroïne plus complexe qu'il n'y parait.
- Sérieusement il a pas l'air tout soyeux ce chat géant ?
On n'a pas aimé
- Encore quelques clichés à déconstruire.

Éternelles pourvoyeuses d’originalité, les éditions Meian, après nous avoir fait partager les réflexions philosophiques d’un Shiba Inu, nous proposent de découvrir la vie quotidienne d’un chat au foyer et de son humaine : une employée de bureau tête en l’air et immature. Mon chat à tout faire est encore tout déprimé, c’est un manga drôle, cosy, qui part d’un postulat simple : et si on inversait les rôles entre humain et animal de compagnie ?

 

L’histoire

Saku a adopté Yukichi lorsque ce n’était encore qu’un chaton. Qui aurait pu penser alors qu’il deviendrait plus grand qu’elle ? Non seulement Yuki est énorme pour un chat, mais en plus il se tient sur deux pattes, fait le ménage, la cuisine et s’occupe de Saku lorsqu’elle est malade ou qu’elle à trop bu.
Une sacrée aubaine pour la jeune femme tête en l’air et continuellement débordée, qui passe presque tout son temps au bureau. Si Saku s’interroge sur la taille incroyable de Yukichi (et sur son talent pour les arts ménagers) elle s’inquiète aussi à l’idée que ses proches puissent découvrir que son chat n’est pas tout à fait dans les normes. Pourtant, ce dernier semble parfaitement capable de se débrouiller au sein de la société humaine, allant jusqu’à faire les courses ou se rendre à des spectacles tout seul !

À travers quelques tranches de vie, Saku et Yuki vont apprendre l’un de l’autre afin de gagner en expérience et en autonomie.

L’avis d’Alex

Plus que dépressif, Yukichi est taciturne. Pourtant, même si son humaine désordonnée, paresseuse et maladroite le désespère, il reste très attaché à elle. De son côté, Saku fait preuve d’un grand cœur (à défaut de bonne volonté !) et n’oublie jamais de remercier son chat de si bien s’occuper d’elle.

Si le premier tome peut laisser penser que le manga abuse des poncifs inhérents à la société japonaise (les femmes doivent impérativement se marier et être bonne cuisinière) il les balaie bien vite pour faire de Saku une femme forte et indépendante, presque une ode au célibat. L'œuvre se montre aussi particulièrement bienveillante envers les relations homosexuelles, sans jamais en faire un enjeu marketing ou un cheval de bataille. Les clichés du shojo se retrouvent surtout dans la légère romance qui se joue en toile de fond, lorsque Saku est au travail. Cette dernière se matérialise par la patron de Yuki que l’on devine être un futur love interest, mais qui n’est jamais présenté comme un mâle alpha devant lequel elle serait en pâmoison ou un séducteur qui tenterait d’obtenir ses faveurs. Il est même appréciable que ce soit lui qui rappelle les différences basiques entre séduction et harcèlement à un personnage dans le tome 4. 

Mais surtout, Mon chat à tout faire est encore tout déprimé est drôle, rempli de situations mignonnes et touchantes. Le récit propose avant tout quelques tranches de vie mâtinée de fantastique que l’on lit comme on bingewatcherait une bonne sitcom. 

Entre vie professionnelle et aventures domestiques, Yuki et Saku nous offrent des péripéties légères et distrayantes, parfaites pour échapper au sérieux du quotidien et qui donnent une folle envie d’entretenir son logis !

Une lecture à découvrir chez Meian