Nouveau métrage réalisé et écrit par Oz Perkins, Longlegs cristallise une attente fébrile depuis sa promotion originale et captivante, réalisée par la boite de production NEON, ainsi que l'annonce de son duo : Nicolas Cage et Maika Monroe. Après l'adaptation d'un conte des Frères Grimm (Hansel et Grethel), Perkins mêle les genres de la folk horror et thriller policier pour un résultat glaçant.
Liminal Spaces
Le film est gorgé d'influences diverses et variées, tout support confondu : des espaces liminals dignes des tréfonds d'internet, construits par la réalisation froide et soignée de Oz Perkins aux élément surnaturels rappelant le jeu Alan Wake, l'ensemble suggère une horreur omniprésente, lovée dans les angles morts et les recoins de notre esprit.
L'horreur est aussi, et avant tout, contemplative, ne cherchant pas à mener une enquête tambours battant, mais plutôt à construire une atmosphère ésotérique étouffante.Il s'appuie aussi sur un montage nevrosé et aérien, qui alterne jumpcuts et musiques dissonnantes, tout en jouant de la variation de format d'image afin de diviser passé et présent.
Tandis que l'enquête s'enlise dans les confins du mystique et du satanisme, l'agente Lee Harker, campée par la magnétique Maika Monroe (exceptionnelle dans It Follows), s'enfonce dans des abîmes d'horreur et de meurtres en quête de réponses.
De l'autre côté de la barrière du Bien et du Mal, on retrouve le personnage du tueur, Longlegs, incarné par un Nicolas Cage clownesque et fascinant (dont on reconnaitra à peine le visage sous toutes ces prothèses), apôtre de l'Apocalypse dont les liens avec l'agente cachent de terribles secrets.
Longlegs, à sa manière, inaugure un nouveau chapitre de l'horreur folklorique, à la croisée des chemins entre Le Silence des Agneaux et Mandy. Il se nourrit des inluences pour construire sa propre voie, mettant certes davantage l'accent sur son esthétique que sur ses dialogues et personnages, mais à des fins artistiques époustouflantes.
Longlegs vous attend au cinéma !