1.
| Jon Shannow de David Gemmell : la violence
Roman post-apocalyptique, la trilogie de Jon Shannow ne s’inscrit pas dans la sacro-sainte saga Gemmell-ienne qu’est Drenaï. Cas à part dans l’œuvre de David Gemmel, Jon Shannow fait chanter la poudre (élément que l’on retrouve très rarement dans l’œuvre de Gemmell à part dans Rigante) et est un pistolero ! Attention, rien à voir avec Roland de Gilead de Stephen King, le héros de la Tour Sombre.
Anti-héros, Jon Shannow est un taiseux. Hommage à Solomon Kane de Robert E. Howard, il est à la recherche de sa femme, enlevée par une secte, celle des Enfants de l’Enfer. L’univers de Jon Shannow fait tout de suite penser à Mad Max avec ses groupes de fous furieux et ses cités modernes en ruine.
Evidemment, le premier travers que retrouve l’humanité, après un axe de la Terre basculé et pour résultat une apocalypse, c’est évidemment la religion. Les sectes et les petits villages sous l’emprise de gourous-prêcheurs pullulent et c’est ce qui donne à l’univers de Jon Shannow ce je-ne-sais-quoi de Far West. Qui plus est l’ambiance western se retrouve dans les saloons, les tripots et les coups de feu qui partent trop vites !
Certains pourront être rebutés par l’aspect froid du personnage principal mais sa rigidité ne fait que mettre en avant la chaleur des personnages secondaires qui apportent un vrai sel à l’histoire et une touche d’humour noir au récit !
Jon Shannow est le péché mignon des fans de western et de post-apo car il est bourré d’actions, de cynisme et est un vrai hommage à la littérature (voire au cinéma) de genre.
2.
| Dmitry Glukovsky : la terreur des souterrains
Métro de Dmitri Glukhovsky est un ovni tout droit venu de la Mère Russie. Farci de bonnes idées, de créatures surnaturelles, de réflexions sur la destinée et surtout récit initiatique, ce roman nous transporte dans un métro moscovite devenu l’univers de survivants d’une guerre qui a détruit la surface. Avec une terre irradiée, ce qui reste de la capitale russe n’a pas eu d’autres choix que de se réfugier sous terre et d’y rebâtir une nouvelle civilisation.
Nous suivons les traces d’Artyom qui fuit sa station natale après des attaques de mutants/créatures terrifiantes, qui se sont mises à hanter les tunnels du métro moscovite. Comme évoqué dans notre dossier sur les dystopies, nous découvrons plusieurs micro-sociétés peuplées de factions diverses et qui se plaisent à se faire la guerre alors que des mutants hantent les ombres… Station plutôt communiste, station plutôt religieuse, il y en pour tous les goûts...
Mais que dire de l’ambiance terrifiante et oppressante dès que nos personnages quittent la lumière des stations, si ce n’est admirer la plume de Dmitri Glukhovsky. Son écriture, presque organique, nous tord les boyaux tant on prend peur facilement dès qu’un bruit suspect se fait entendre. Cet avenir apocalyptique est sale et vous met la boule au ventre. Les mutants se dévoilent progressivement et ils sont une sacrée vision d’horreur.
Métro 2033 est un cycle sombre, envoûtant et qui peut rappeler les jeux vidéo de zombies dans des espaces clos, tant le danger rôde et pèse sur la lecture !
A noter que le grand Pierre Bordage a récemment entamé un spin-off parisien de l’œuvre de Dmitri Glukhovsky : Metro, Paris 2033.
3.
| Le Fléau de Stephen King : l’Apocalypse épidémique
On a longtemps hésité à vous proposer un roman de zombies avec une belle épidémie à la clé. Mais finalement on s’est dit que garder un aspect fantasy c’était en accord avec le site, donc on vous offre le Fléau, une pépite de Stephen King. En fantasy, beaucoup connaissent La Tour Sombre de ce monstre de la littérature mais le Fléau est tout aussi important dans son œuvre.
Après avoir cru à une simple épidémie de grippe, les cadavres commencent à s’empiler et les villes à devenir des charniers à ciel ouvert. Le Fléau n’épargne que quelques survivants mais la désorganisation est totale ! Et tous les survivants sont hantés par le rêve d’un homme sans visage qui les maudit et annonce qu’il règnera bientôt sur le monde grâce à des pouvoirs destructeurs et terrifiants. Malfaisant, cruel et haineux, cette entité est l’incarnation du Mal et c’est pour cela que les survivants partent à la recherche d’une femme qui, elle, serait l’incarnation du Bien. Précisons-le tout de suite, la dualité Bien-Mal dans l’œuvre s’éloigne rapidement des clichés qu’on aimerait bien y voir.
En effet, le groupe de survivants va se frotter à un nouvel environnement et en apprendre beaucoup sur l’Humanité et sur la vacuité de l’ancienne société. Pour survivre, ils vont mettre en commun leurs expériences, croiser leurs observations et surtout s’entraider comme seule une apocalypse mondiale peut les pousser à le faire.
Gare aux âmes sensibles car la plume de Stephen King brille dans les morts atroces qui regorgent de détails, de même que dans la violence qui est nécessaire et ô combien choquante afin de survivre. La lâcheté et le courage ne manqueront pas dans les situations les plus périlleuses !
Le Fléau est un sacré roman d’anticipation, qui frise avec la fantasy urbaine, et qui ravira les lecteurs en quête de sensations fortes et de grands moments d’humanité.