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Halloween 2017 : notre sélection de films à découvrir ou à revoir

Par Arno Kikoo
31 octobre 2017
Halloween 2017 : notre sélection de films à découvrir ou à revoir

Célébration ancienne venue des îles Britanniques avant de s'exporter en Amérique et devenir la fête populaire que l'on connaît aujourd'hui, Halloween est toujours le moment de se retrouver entre potes, au choix pour s'amuser dans des soirées déguisées plus ou moins arrosées, ou pour se regarder quelque bon film d'horreur (là aussi la présence d'alcool peut être envisagée). 

N'étant point fort en costume ou cosplay, c'est sur la seconde activité que ce dossier se propose de revenir avec une sélection fait maison de films d'horreur à voir (ou revoir), que ce soit tout seul ou accompagné. Avec l'ami Corentin, nous vous conseillons neuf films regroupés sous trois catégories en fonction de vos envies, avec l'envie en premier lieu de vous faire découvrir des films en dehors des circuits grand public que sont devenus les Paranormal Activity et autres franchises cultes (oui, regarder un Halloween le jour d'Halloween, on ne vous le reprochera pas). 

Notons évidemment que si nous publions ce dossier aujourd'hui, sa nature reste intemporelle. Passé demain, nous vous conseillerons toujours de découvrir ces films, et comme le dit l'adage populaire : il n'y a point nécessité d'aucune raison pour se faire peur à la maison (et non, je ne viens pas de l'inventer).

Halloween 2017 : notre sélection de films à découvrir ou à revoir
1 - Déconnade, gorefest et second degré
2 - Le gros slasher de circonstance
3 - La séance de rattrapage 2017
1. | Déconnade, gorefest et second degré

Qui a dit qu'un film d'horreur devait obligatoirement faire peur ? Si certains long-métrages échouent à vous faire frissonner tout simplement parce qu'ils sont mauvais, de nombreuses oeuvres au contraire prennent le parti pris de vous faire rire, parfois jusqu'aux éclats, en utilisant pourtant un imaginaire qui devrait nous terrifier. 

Que ce soit dans le mélange des tons, le détournement à l'absurde des codes du film horrifique, ou en versant dans le gore cartoonesque, vous trouverez ici trois films qui vous feront certainement passer une bonne soirée (on vous conseille des potes et de la bière en bonus).

Tokyo Gore Police (2008)

Réalisé par le fou furieux Yoshihiro Nishimura, Tokyo Gore Police s'inscrit dans une vague de films déjantés et gore au possible qui a explosé au courant des années 2000. Ici on laisse place aux idées visuelles les plus folles, et on les exécute quels qu'en soient les moyens. La place accordée au gore explose dans un festival de trouvailles plus tarées que ce que tout le cinéma a pu produire, preuve s'il en fallait que les japonais n'ont peur de rien.


Tokyo Gore Police se déroule dans un futur halluciné. Un homme a relâché un virus qui, sur les infectés, font se développer des excroissances difformes et dangereuses au niveau de leurs blessures. Ces êtres, appelés Engineers, sont la cible de la police qui a été privatisée et se comporte de manière ultra-violente pour les appréhender. Une jeune femme équipée d'un sabre, Ruka, va les assister dans cette mission tout en recherchant l'assassin de son père, qui pourrait bien avoir un lien avec l'apparition des Engineers

Tokyo Gore Police est un film complètement fou qui met le gore à un niveau presque parodique (par exemple, une personne utilise le sang jaillissant de ses jambes coupées comme moyen de propulsion dans les airs), et propose des créatures mutantes incroyables, à base d'effets spéciaux pour la plupart à l'ancienne : latex et litres de faux sang pullulent dans un grand bordel aussi drôle que bizarre. Il s'agit bien sûr d'un genre de film particulier, mais les amateurs se régaleront. Et pour les plus curieux, on vous conseillera d'aller retrouver les autres petites pépites du genre : Meatball Machine, The Machine Girl, Zombie Ass, Dead Sushi et autres Mutant Girls Squad n'attendent que vous.

Slumber Party Massacre (1982)

En ces temps où le public se remémore le Texas Chainsaw Massacre avec la sortie du dernier et plutôt moyen Leatherface, la déconne dans les slashers naît elle aussi d'un titre similaire, inspiré par le succès du film de Tobe Hooper. Référencé dans son titre - parodique - la Slumber Party Massacre est un film de 1982 et l'un des rares métrages du genre à être proposé par un duo réalisateur/scénariste féminin, cassant la règle d'une école du cinéma d'horreur hautement dérangeants dans le propos de la frustration sexuelle masculine.

Slumber Party Massacre est en effet l'oeuvre d'Amy Holden Jones et de l'écrivaine féministe Rita Mae Brown. En 1982, le slasher existe depuis quelques années déjà, repompant allègrement les codes mis en place par le Halloween de Carpenter pour produire toute une série de clones dans l'explosion du directo-to-video dont profite un marché à l'époque saturé de VHS. L'énorme bulle, qui finira par exploser avec Douce Nuit, Sanglante Nuit deux années plus tard, aura généré des archétypes à ce point rigides qu'une parodie s'imposait, et deviendra ensuite légion pour rendre une armée de slasher spoofs, dont Slumber Party est l'un des (sinon le) premier représentant.


Loin d'être cependant aussi déconnant que les Scary Movie ou Tucker & Dale, le scénario est plus comique que le film lui-même. Remanié après que les studios en aient exigé un rendu plus sérieux, la parodie est ici à lire entre les lignes et le ton grincant de féministes qui abusent les codes d'un genre hautement freudien et cruel avec les légendaires scream queens

Le film assume cette posture féminine en présentant les cibles du tueur en pleine soirée pyjama, douceur enfumée et discussions de lycéennes sur la vie sexuelle. Aussi riche en gags (les scènes de morts inventives où le tueur doit trouver des façons originales de tuer - ici il est équippé d'une vrille), Slumber Party a comme les autres représentants de son genre méchamment vécu le passage du temps, mais reste un plaisir rétro' assez formidable tant il embrasse les clichés et tics de son époque. Un bon délire à se refaire accompagné de potes, de bières, et de popcorn franprix.  

Black Sheep (2006)

Nombreux sont les animaux effrayants à avoir servi de base pour le film horrifique. Les requins, serpents et autres araignées ne font pourtant pas le poids face aux... moutons. Aux moutons ? C'est en effet la proposition du réalisateur néo-zélandais Jonathan King qui s'empare de ces adorables bestioles, fort représentées dans son pays, pour en faire des bêtes assoiffées de sang suite à une expérience génétique, d'une compagnie scientifique aux intérêts obscurs, qui tourne très mal.


Black Sheep s'affirme donc en une belle comédie loufoque qui réussit avec brio à faire rire en retournant les codes du creature flick. Avec des personnages aussi bêtes que délirants, des effets spéciaux soignés (et à l'ancienne, s'il vous plaît), le voyage se veut aussi sanglant qu'irrévérencieux. On gardera surtout en mémoire une mémorable charge de moutons avides de chair fraîche, grand délire sanguinolent et dont je suis sûr que vous serez curieux de voir à la lecture de ces lignes.

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