Critiques

Petit Blanc : Le perroquet a toujours raison !

Par Mathieu - Matiou
3 min 2 juin 2023
Petit Blanc : Le perroquet a toujours raison !
On a aimé
- L'humour cynique de Nicolas Cartelet
- Les péripéties d'Albert Villeneuve
- Le perroquet, le véritable sage
On n'a pas aimé

« Il en faut du courage pour affronter l’Homme blanc, on se soumet pour ne pas mourir, alors on se tait et on étudie ces être étranges, on se redresse, planter ses yeux dans le sien, du Gange au Congo, de Nairobi à Saigon, la décolonisation a commencé au premier jour de la colonisation. Toutes ces luttes ont ensemencé l’avenir et nos héritages de luttes, la terreur comme gestion des ressources humaines. »*

 

Avant Le Livre de Nathan Nicolas Cartelet a déjà eu l'honneur du Label Mu avec Petit blanc.... Un nouveau territoire de l'imaginaire !

 Un espoir brisé

Petit Blanc est un roman qui prend aux tripes, qui déstabilise par ses propos et ses personnages. Nous suivons l’histoire d’Albert Villeneuve, un blanc, un colon quittant l’Europe pour une meilleure vie…. mais pour qui et pour quand ? Une terre déjà occupée et déjà brûlée par les souffrances et les terreurs de la colonisation, Sainte-Madeleine est une colonie fictive, un archétype où nos visions d’une colonisation européenne viennent s’échouer sur le rivage déjà parsemé de graines décolonisatrices. Le voyage de Mr Villeneuve sera tragique et fantastique, des parcelles d’imaginaires ont trouvé leurs places au sein de ce récit définitivement onirique.

 

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Le perroquet est sage

Le perroquet est sage quand l’environnement croule sous les coups de butoir d’une colonisation mensongère et avide d’âmes en peine et torturées par des rêves inatteignables. Nicolas Cartelet nous emmène à travers un périple pas du tout réjouissant mais toujours passionnant. On a envie de savoir jusqu’où ça peut aller, à quel moment les peines d’Albert Villeneuve vont se tarir. Son départ de l’Europe a commencé d’une bien sombre manière, un présage pour les jours suivants. Le roman se permet des escapades fantastiques et des ruptures dans un temps colonial bien cruel. Entre un Tarzan et un Big Fish, l’histoire s’attarde sur les espoirs d’un homme qui n’a plus rien à perdre car il a déjà tout perdu. L’abstrait et le bizarre sont devenus des normalités réconfortantes.

 

Encore une belle oeuvre du Label Mu !

 

Syfantasy aime le Label Mu.... la preuve :

On a adoré Le Livre Jaune de Michael Roch

On s'est épris des Oiseaux du temps d'Amal El-Mohtar et Max Gladstone

On a  dévoré Aucune terre n'est promise de Lavie Tidhar

On a adoré suivre Walter Kurtz était à pied d'Emmanuel Brault

L'Âme du chien d'Antoine Ducharme

L'Odyssée révolutionnaire de Tous les Hommes d'Emmanuel Brault

Sous la Lune brisée : le premier roman d'Anne-Claire Doly

On a aimé l'humour de Nicolas Cartelet dans Le Livre de Nathan

 

* citation tirée du très bon documentaire en trois parties d'Arte "Décolonisations" (Reda Kateb en narrateur)

Couverture par Kevin Deneufchatel

Petit Blanc : Le perroquet a toujours raison !